Des humains ? : Ils sont inférieurs à nous. C'est pas un jugement de valeur idéologique, c'est une vérité pragmatique.

Des goules ? : Je vois l'intérêt, mais j'ai pas envie d'avoir un esclave qui me suit partout.

De la Camarilla ? : Déception.

Du Sabbat ? : Espoir

Des Anarchs ? : Finalement ils ne valent pas mieux que les camaristes.

Des Aubains ? : Sûrement ceux qui ont tout compris, et s'en sortent le mieux.

Des Sangs-Clairs ? : Les quoi ?

J'ai grandi dans les années 60-70 et ça se voit sur ma tronche. Dire que je garderai à vie cette espèce de coupe-mulet blond platine... Mais bon, ça donne un certain charme nostalgique... te fous pas de ma gueule !
Niveau silhouette, je suis dans la moyenne, assez musclé sans être un Schwarzy non plus.
Avec mes cheveux blonds et mes yeux bleus, j'ai une belle gueule et je le sais. Pas une tronche de minet à la DiCaprio. Moi j'ai du charisme. Quand je veux, j'en impose. J'ai une voix grave et posée, tonitruante quand je m'énerve.
Ma petite barbe me vieillit, et c'est pas plus mal.
Niveau fringues, c'est généralement du sombre hein, faut bien coller aux archétypes. Futal de moto, bottes noires, gilet de cuir... et je me sépare rarement de mon grand manteau. Parce que j'ai la classe avec.

Tu veux savoir qui je suis ? Mec, je suis Brujah ! Et crois-moi, y'a pas eu d'erreur d'étreinte. J'agis plus souvent avec mon cœur qu'avec mon esprit. Je suis pas stupide pour autant. Mais je ne fais pas à proprement parler des intellectuels qui se masturbent sur Socrate et Aristote. Moi j'estime que je suis sur terre pour m'éclater. Je suis devenu immortel, et c'est le pied mon pote ! Ne jamais vieillir, ne jamais être malade, ne pas avoir peur des conséquences, avoir des super-pouvoirs... Je comprend pas ceux qui gâchent leur immortalité à se terrer dans des salons mondains. Moi il me faut de l'action ! Il me faut du fun ! Je teste mes limites, toujours plus fort, toujours plus loin.

Alors, ma ptite vie...
Je suis né et j'ai vécu dans le plus bel état du monde, dans LA station balnéaire de la côte est. J'ai grandi dans une époque de rêve de liberté, de pacifisme et de drogue. Mes parents échappaient pas à la mouvance hippie. J'ai eu une éducation très libérale, dans le genre "laissons les mômes expérimenter par eux-mêmes et se démerder tous seuls". Ça fait que je suis débrouillard, mais que je déteste qu'on me donne des ordres, parce que j'y ai pas été habitué. Et bien sûr, je suis pas du genre à suivre les règles.
Dès l'adolescence j'ai commencé à faire des conneries, testant les limites de la légalité dans beaucoup de domaines. Je suis vite devenu le ptit loubard que les flics passent leur temps à courser dans les rues. Mes vieux disaient trop rien, à peine de légères remontrances, et se montraient très indulgents, pour pas dire laxistes, face à ce qu'ils appelaient les "petites expériences de l'adolescence". Tant que je faisais rien de grave du genre cambrioler des banques ou buter des gens, ils me laissaient tranquille.

Puis ils sont morts. Un accident à la con, quand j'avais tout juste 18 piges. Là j'ai commencé à partir en vrille. Je n'avais déjà pas beaucoup de repères, là j'avais carrément plus rien, et plus aucune raison de me limiter. Pas mal de picole, de drogue, de sexe, de violence, une vie de débauche qui me faisait perdre pied avec la réalité, et c'était ce que je voulais. Je dérivais tellement que même mes parents laxistes se retournaient tellement dans leurs tombes que ça faisait des putains de ventilateurs dans le cimetière. Avec une bande de petites frappes dans mon genre dont j'étais le leader, on a fait les quatre-cents coups, et j'ai inévitablement fini en taule pour un flic tabassé. J'y suis resté cinq ans. Dans un état où la peine de mort est applicable à 17 ans, je m'en étais bien tiré.
Dire que ça m'a remis dans le droit chemin serait exagéré. Disons qu'à partir de là, je pris des chemins détournés. Je flirtais toujours avec les limites de la légalité, mais en prenant mes précautions. Avec ma grande gueule et ma réputation de n'avoir peur de rien, plus le cachet d'ex-taulard, je réunis autour de moi pas mal de petits loubards qui faisaient le sale boulot à ma place, et j'amassais pas mal de thunes tout en me constituant un petit réseau de gentils criminels. J'attirais ainsi l'attention d'un Brujah influent dans les milieux du crime et de la rue. Il se mit en contact avec moi pour faire affaires, et en même temps vérifier si j'étais aussi doué et cinglé qu'on le prétendait. Il s'avéra que je lui plus, puisqu'il finit par m'étreindre, et m'intégrer à la Sacro-Sainte-Camarilla...

Putain d'erreur. C'était tout sauf une secte faite pour moi. Au début je faisais profil bas et fermais ma gueule, impressionné par la puissance de tous ces prédateurs qui pouvaient me décapiter d'un geste ou d'un mot. Je détestais les réunions mondaines où tous ces courtisans oisifs se pavanaient tout en suçant les vieux pour grappiller quelques miettes de reconnaissance. L'inaction chronique m'insupportait. Alors je prenais part à toutes les missions qui me permettaient d'échapper aux réunions d'Elyséum. J'allais tabasser du sabbatique, du lupin, de l'inquisition... toutes les saloperies possibles et imaginables. Ça n'a pas fait du bien à mon Humanité, mais faut dire que de base je partais pas gagnant. Bref, je me défonçais pour protéger tous ces connards enfermés dans leurs tours, et qu'est-ce que j'avais en retour ? Bah pas grand chose. J'avais une trop grande gueule pour que les vieux m'apprécient, et ils me toléraient tout juste, parce que j'étais un bon petit combattant à envoyer au front. Quoi que je fasse, y'avait toujours un connard d'Ancilla ou de mec gradé pour me rabaisser, et je pouvais pas monter dans ce système où la méritocratie n'existait pas.

J'ai fini par rejoindre le Mouvement Anarch. Au moins chez eux on pouvait être reconnu pour ses qualités et y'avait un semblant de fraternité. Mais on était toujours rattachés à la Camarilla, qui nous traitait comme de la merde.
Dans le Mouvement je rencontrai Mike, un frère de clan qui allait devenir un frère d'armes qui bouleverserait sacrément ma non-vie. Je compte pas le nombre de missions à la con où on s'est mutuellement sauvés la peau. Il était aussi grande gueule que moi, avec des principes similaires. Comme moi il avait cette fureur de vivre qui le poussait sans cesse à explorer ses propres limites. Comme moi il méprisait le système camariste, et n'hésitait pas à cracher sur les Anciens déméritants. Et comme moi il rêvait d'un monde où on serait reconnus pour nos talents et notre implication plutôt que pour notre capacité à lécher les bottes des vieux.
Mais cet andouille s'était entiché d'une Toreador camariste. Il avait poussé le vice jusqu'à la demander en mariage lors de la fête d'anniversaire du Prince, qui tolérait tout juste les Anarch. Comme le Prince était le grand-sire de la fiancée, il lui fallait sa bénédiction... qui lui fut étonnamment accordée. Mais vous serez pas surpris d'apprendre qu'après le mariage, la voiture des mariés explosa sur la route de leur voyage de noces. On accusa le Sabbat. J'ai pas pu gober cette couleuvre, et encore moins encaisser cette manigance de ce salopard de Prince. J'ai complètement pété un plomb quand j'ai appris ça, et il a fallu que les camarades du Mouvement me tabassent jusqu'à la torpeur pour m'empêcher d'aller faire sauter l'Elyséum.

Peu de temps après, je reçus la visite du serviteur de mon défunt frère d'armes. Il avait beaucoup de choses à me raconter. Il se trouve que Mike avait pris ses précautions en rédigeant à l'avance un testament et tout un tas de choses à faire faire par sa goule si jamais il disparaissait. J'appris alors que Mike n'était pas vraiment un Anarch. Qu'il était un infiltré du Sabbat. Qu'il avait reçu pour mission de corrompre la petite infante du Prince local pour faire pression sur la cour. Dans un message vidéo qui m'était adressé, il me jurait que son affection pour moi était néanmoins sincère, et qu'il projetait de m'initier aux valeurs du Sabbat, qui selon lui me conviendraient bien mieux. Il me présentait une vision de la Secte Honnie que je ne connaissais bien évidemment pas, vu qu'ils m'avaient toujours été présentés comme des monstres sans cervelle et sans valeurs, comme des ennemis à abattre. Il me présentait la vision d'une famille qui défendait la liberté, la solidarité, la communauté et la loyauté, refusant d'être les pions des Anciens, considérant les humains comme ce qu'ils étaient réellement, des proies, des outils. Il relatait aussi différentes missions à risque sur lesquelles nous, Anarch, avions été envoyés, et qui s'avéraient n'être que des manigances entre Anciens camaristes. Ce point acheva de me convaincre. Quand le serviteur de Mike me demanda ce que je voulais faire, je lui dis que j'allais rencontrer les membres de la secte pour potentiellement l'intégrer. Il me donna alors les coordonnées du Sire de Mike, un certain Pablo, qui vivait à Seattle... Bye la côte Est, en route pour le grand Ouest !